La FFA récupère la délégation des courses à obstacles

Régulièrement, des délégations accordées aux fédérations sportives sont modifiées, ajoutées ou modifiées, c’est notamment le cas depuis une semaine avec le journal officiel du 11/01/2017. Cette publication intervient après un arrêté du 31/12/2016 et acte notamment le fait que la Fédération Française d’Athlétisme reçoit la délégation des courses à obstacles jusqu’en  2020 !

Mais la Fédération d’Athlétisme c’est quoi ?

C’est avant tout un regroupement de près de 290 000 licenciés et 2300 clubs donc une structure adaptée en conséquence. On est loin des 2 millions de la Fédération de Football, mais elle reste évidemment très importante.

La délégation a été envisagée dès 2015, car le compte-rendu de l’Assemblée Générale de la FFA du 25 avril 2015 mentionne dans son plan de développement hors stade :

S’agissant des courses à obstacles, le Ministère nous a demandé de produire un cahier des charges. La Commission Nationale des Courses Hors Stade est en train de travailler sur celui-ci. Nous pensons rendre le document au mois de juin. Le Ministère s’engage, par la suite, à nous donner la délégation pour cette activité spécifique. Si nous obtenons la délégation de ces courses nouvelles, nous devrons nous organiser, avec nos organes déconcentrés, pour les gérer.
Le Président pense que nous devons nous montrer solidaires entre nous, car les enjeux nous dépassent. Si nous n’y prenons pas garde, nous allons le regretter d’ici à quelques années…

La course à obstacles est à nouveau évoquée en avril 2016 dans les dispositions générales de la FFA (page 4), c’était donc déjà plus ou moins acté.

Ce choix de fédération est assez logique du fait du format général actuel des course, à savoir de la course type cross country ou trail et des obstacles parfois empruntés à l’athlétisme. Je sais qu’au fond de vous, vous adorez le javelot 😉

Qu’est-ce que cela peut apporter ?

Des règles tout d’abord, car actuellement, les courses sont très variées et systématiquement régies de manière privée (entreprise ou association), il n’y a pas de véritable formation d’arbitre ou entraineur autre que privée. Le dopage n’est pas régie non plus, etc…

Des financements peut-être… Oui les courses à obstacles c’est cher pour les plus professionnelles d’entre elles notamment, mais avec l’appui d’une fédération les prix peuvent peut-être baisser, d’autant que la concurrence va sans doute gonfler suite à l’initiative de clubs.

Des formations ! La FFA propose de nombreuses formations, et les clubs pourront en profiter pour se former aux spécificités de notre sport.

Des désagrément à prévoir ?

Honnêtement, il va falloir attendre pour en savoir plus. Pour ma part quand je parle course d’obstacles, dans un club d’athlé, on me regarde bizarrement « mais pourquoi tu ne cours pas juste un trail ?« . La discipline doit se faire connaitre et certains clubs ne voudront pas intégrer cette discipline supplémentaires, mais je préfère miser sur l’aspect positif et la renommée de certaines grandes courses. Pour la suite on va voir !

Et les Jeux olympiques dans tout ça ?

Je vous arrête tout de suite, ce n’est pas l’heure de rêver de Jeux Olympiques, il est très difficile de faire rentrer un sport dans cette prestigieuse compétition. Avant de devenir la 48ème discipline de l’Athlétisme aux Jeux, ce sport va devoir standardiser des épreuves et les différentes organisations nationales OCR déjà en place vont avoir un rôle à jouer pour aider à déterminer un « format » pour ensuite organiser des compétitions nationales puis internationales. Il va également falloir gagner en notoriété car énormément de sports attendent depuis longtemps leur entrée… Le CIO ne décide pas qui est un sport ou non, mais va se baser sur des critères objectifs pour les faire entrer dans la compétition comme :

  • les caractéristiques techniques (nombre d’épreuves, infrastructures nécessaires, couts opérationnels, …),
  • l’histoire du sport (création de la fédération, participations aux Jeux, …),
  • l’universalité (nombre de pratiquants, de fédérations actives, répartition par continent, …),
  • la popularité (vente de billets, couverture télévisée, sites internet, sponsors, …),
  • l’image (égalité des sexes, transparence, équité, attrait, impact sur l’environnement, lutte contre le dopage, …),
  • le développement futur de la fédération (ses finances, ses axes de développements, …)

Vous l’aurez compris, autant oublier les J.O. pour les années à venir.

Et vous que pensez-vous de cette nouvelle reconnaissance ?